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Les collectionneurs, dont je fais partie, sont de curieux géomètres : ils évoluent en cercle, entretiennent parfois des relations triangulaires et bien souvent se limitent à leur pré carré. Prenons pour exemple cette carte postale de Paul-Jacques Bonzon, Les joies du camping (série 9, n°4).

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Le philatéliste la négligera d’un simple coup d’œil car elle n’est pas timbrée ni oblitérée. Le cartophile y verra d’abord une CPSM (Carte Postale Semi Moderne, émise entre 1918 et 1975), illustrée et humoristique. Lorsqu’il la retournera, son verso déterminera qu’elle est circulée sous enveloppe (écrite mais non oblitérée) avec un dos divisé. Son expertise s’arrêtera là car l’objet de son étude se limite à la carte postale elle-même.

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Les chercheurs et amateurs de l’œuvre de Paul-Jacques Bonzon, que nous sommes, ont un champ d’études bien plus vaste : l’analyse de l’œuvre, sa réception littéraire, la bibliophilie et le dessin pour n’en citer que les principales.

Cette carte, dénichée par Alan O’Dinam, nous livre de précieuses informations :

  • L’œuvre a atteint et touché son public. L’expéditeur de l’envoi s’identifie aux personnages animaliers inventés par Paul-Jacques Bonzon et y associe son destinataire (« Vous jouez au bilboquet et moi tout tranquillement je bois… »

  • L’envoi est daté de novembre 1946, ce qui nous permet de poser un jalon temporel sur cette carte. A cette date, et jusqu’à ce que l’on trouve une carte de la même série datée antérieurement, la série n°9 circulait déjà ou circulait encore.

Régulièrement, des passionnés retrouvent les destinataires de cartes postales ou même des photos qui participent à l’histoire de la littérature. L’œuvre de Paul-Jacques Bonzon mérite que l’on cherche sa trace partout où elle a pu s’écrire et s’inscrire.

Cédric Allegret

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